Dans notre département, les deux ou trois moyens disponibles pour ajuster cette rentrée scolaire sont évidemment insuffisants pour redonner la priorité à l’Ecole. Encore moins lorsque l’on sait qu’en mars, le choix a été fait de ne pas profiter de la baisse démographique pour améliorer les conditions d’apprentissage.

En Réseau d’Education Prioritaire (REP), les classes dédoublées tant vantées par le gouvernement depuis leur mise en place, ne respectent pas les seuils que lui-même s’est imposé : 72 d’entre elles, sur les trois REP de Bayonne, Orthez et Pau, dépassent le seuil de 12 élèves, pourtant annoncé en grandes pompes par le ministre de l’Education Nationale Gabriel Attal lors de la rentrée scolaire 2023. Force est de constater que les ajustements décidés cette année par l’Inspection Académique n’inverseront pas la tendance.

L’inclusion scolaire n’est pas en reste : le nombre d’AESH est largement insuffisant et que cela oblige à mutualiser les personnels sur plusieurs élèves, dégradant ainsi la qualité de l’accompagnement, et donc celle des apprentissages. L’année dernière, la FSU-SNUipp 64 avait alerté la DSDEN dans le cadre de son alerte sociale fin novembre 2023 sur le manque criant d’AESH (conséquence d’enveloppes budgétaires insuffisantes) et sur les dangers de la mutualisation à tout va, sur la dégradation des conditions de travail que cela induit et sur l’absence de solution de remplacement des AESH. Symbole de la non prise en compte du handicap à l’Ecole par le ministère : les élèves des dispositifs Unités Localisées d’Inclusion Scolaire (ULIS) ne sont pas comptabilisés dans les moyennes des écoles prises en compte pour les ouvertures et fermetures de classe.

En Conseil Départemental de l’Education Nationale cet après-midi, le DASEN a décidé les arbitrages suivants :

La FSU-SNUipp 64 ne peut se satisfaire de quelques miettes qui sembleraient améliorer la situation de l’Education Nationale dans le département. Certes, certaines écoles vont pouvoir respirer un peu après avoir passé une rentrée dans l’inquiétude. Certes, quelques postes de remplaçants sont créés.

Pour autant, des équipes enseignantes vont devoir passer une nouvelle année à tenir leur école à bout de bras, à faire classe avec plus de 25 élèves et/ou avec 3, 4 niveaux de classe, à enseigner au mieux à leurs élèves en situation de handicap qui attendent leur AESH.

A l’heure où le ministre démissionnaire de l’économie, M. LEMAIRE, maintenu au forceps par le Président de la République, nous annonce une possible nouvelle purge d’une quinzaine de milliards d’euros, la FSU-SNUipp 64 alerte sur la situation inquiétante de l’Ecole publique dans notre département. Le manque de moyens, la dégradation continue des conditions de travail, la mauvaise inclusion scolaire va à totalement à l’encontre des besoins de la profession, des élèves, de leurs familles et également à l’encontre du vote exprimé majoritairement lors des dernières élections législatives.

C’est la raison pour laquelle la FSU-SNUipp 64 appelle à une journée de grève mardi 10 septembre 2024, premier de passation des évaluations nationales. Ces évaluations nationales sont la pierre angulaire du Choc des savoirs que Gabriel ATTAL n’a pour l’instant pas réussi à imposer aux enseignant·es. Nous appelons les enseignant·es à s’organiser collectivement pour boycotter ces évaluations nationales. Nous les accompagnerons afin de mettre en œuvre ce boycott et à se mobiliser pour exprimer leur refus de toute mise au pas par le ministère.

Pau, le 5 septembre 2024.

CONTRE : FSU (2), SE-UNSA (2), FO (1)
ABST. : FSU (3), SE-UNSA (2)

Carte scolaire : les ajustements de la rentrée 2024

Carte scolaire : les ajustements de la rentrée 2024